Depuis quelques jours Nedjma a le coeur bien gros, elle est très triste et ses larmes ne cessent de couler : sa grand-mère vient de quitter notre monde. Cette grand-mère qu’elle aimait et qu’elle aime toujours tant. Cette grand-mère qui la serrait très fort dans ses bras quand elle lui rendait visite, qui lui racontait des histoires merveilleuses, à qui elle pouvait confier tous ses petits secrets…

On lui dit qu’elle est au ciel, au paradis, qu’elle la reverra un jour… Mais où est-il ce ciel, ce paradis et quand la reverra-t-elle cette grand-mère chérie, se demande Nedjma ?

Ce soir, tandis que, couchée dans son petit lit, elle songe à tout cela, ses yeux finissent par se fermer et le sommeil vient sécher ses larmes…

C’est alors qu’elle se trouve au bord d’un grand fleuve et voit, au loin sur l’autre rive, briller de multiples petites lumières dansant dans la nuit. Nedjma, voulant découvrir d’où proviennent ces lumières, monte dans une barque amarrée à la rive et traverse le large fleuve. Arrivée sur l’autre rive, quelle n’est pas sa surprise de se retrouver au milieu de gens de toutes les races ,de tous les âges, qui, vêtus de vêtements resplendissants, s’avancent en chantant un cierge allumé à la main. Soudain, au milieu de toute cette foule, sa grand-mère est là. Elle lui saute au cou, la serre très fort et l’embrasse. Quelle joie de se retrouver!

Au bout d’un moment, Nedjma, s’apercevant que le cierge de sa Grand-mère est éteint, lui demande:

• Grand-mère, pourquoi ton cierge n’est-il pas allumé?
• Tu veux savoir pourquoi ma petite Nedjma. J’essaie très souvent de le rallumer mais à chaque fois tes larmes et ceux de tes frères et soeurs ne cessent de l’éteindre…

Tandis que Nedjma promet à sa Grand-mère de ne plus pleurer pour que son cierge reste allumé, elle se réveille…

Ses parents, ses soeurs et ses frères sont déjà levés. Nedjma se précipite vers eux et leur raconte son rêve. Emerveillés, toutes et tous se promettent de ne plus laisser la tristesse envahir leur coeur car ils savent que leur Grand-mère est vivante de l’autre côté de la rive et que son cierge ne s’éteindra plus.