Comme vous êtes vite partis
Mes petits mystères sans visage !
Vous que j’ai portés dans ma chair maternelle
Quelques mois
Mes petits trésors.
A peine conçus et pourtant tant aimés
Vous avez pris un raccourci pour entrer dans la vraie vie.
Mais au-delà des apparences, encore inachevés
Dès les premiers instants
Où vous avez été tissés dans le secret de mon sein
Vous êtes devenus mes enfants à jamais.
Je vous ai donné à chacun un nom
Lancelot et Stanislas
Que chacun pourra prononcer.
Est-ce vous qui me dites au plus intime de moi-même
Que la réalité d’un être
Ne dépend pas de la durée de son trajet sur terre ?
Qu’aux yeux de Dieu, source de vie,
Ni l’âge ni la taille ne sont essentiels,
Et que ce grand Amour qui vous a conçus
A fait de vous des êtres immortels ?
Mes petits trésors miniatures,
Chacun de vous est unique.
Si vos yeux n’ont pas vu la lumière de notre terre,
Ils se sont ouverts immédiatement
Sur l’Amour lumineux de Dieu
Qui ne connaît pas de couchant.
Mon coeur de mère devine
Que dans l’Au-delà du visible,
Sur l’autre rive,
Votre père, vos soeurs et moi
Découvrirons , émerveillés,
Vos visages d’Eternité.